vendredi 23 septembre 2016

Les fondations d'entreprise

Qu'est ce qu'une fondation d'entreprise ?

Définition

Une ou plusieurs entreprises peuvent décider de créer une personne morale à but non lucratif dans le but de réaliser une œuvre d'intérêt général (social, humanitaire, philantropique, culturel etc). Cette réalisation se fera grâce à un programme d'actions dédié préalablement établi.

La solidarité, l'insertion professionnelle et la protection de l'environnement peuvent par exemples être des objectifs visés par une fondation d'entreprise. De façon générale, la plupart des fondations agit dans des domaines relatifs à l'activité du ou des fondateurs.

Mise en place


Les entreprises n'ont pas le monopole de cette possibilité : les coopératives ou mutuelles peuvent par exemple elles aussi établir une ou des fondations d'entreprise. Par ailleurs la fondation peut parfaitement compter un fondateur unique.

Exemples de fondations d'entreprise

Les oeuvres réalisées par les fondations sont prioritairement consacrées à l'éducation , l'action sociale, l'insertion professionnelle et la protection de l'environnement
Ainsi, Véolia propose des programmes d'urgence humanitaire et aide au développementtandis tandis que le groupe TF1 signait en avril dernier la charte de la parentalité en entreprise pour aider ses collaborateurs à concilier vie professionnelle et vie personnelle. La fondation Carrefour se consacre quant à elle à des projets humanitaires en luttant contre l'exclusion alimentaire et en participant à des aides d'urgence lors de sinistres par exemple.
Les fondations d'entreprise peuvent donc se consacrer à des causes internes (emploi et conditions de travail au sein de l'organisme) comme externes (actions humanitaires, promotion de la culture et de l'éducation etc.)

lundi 30 mai 2016

Un point sur le G20

 
Sommet du G20 2015 en Turquie

 

Histoire et objectifs du G20

Le groupe des vingt (abrégé en G20) a été créé en 1999 suite à la succession des crises financières des années 90 . Il a été élaboré en vue de faciliter la concertation internationale et le dialogue entre différents États en matière d’économie.

Jusqu’en 2008, le G20 réunissait annuellement les gouverneurs des banques centrales aussi bien des pays en développement qu’industrialisés ainsi que les ministres des Finances. Toutefois, à partir de cette année-là, le G20 est davantage devenu une instance de pilotage économique avec à sa tête les grands représentants publics. Un plan d’action exceptionnel a alors été déployé pour faire face à la crise et au risque d’effondrement de l’économie.

Attention, le G20 n’est pas une organisation internationale (comme l’OMC) mais un moyen de coopération économique et financière où rencontres et prises de décisions résultent de ce que l’on appelle des sommets. Il représente pas moins de 85% de l’économie mondiale !

Membres et mode de fonctionnement

Le G20 joue un rôle capital dans la mesure où il réunit les 2/3 de la population mondiale. Ses membres répartis sur les 5 continents sont les pays de l’Union Européenne ainsi que la Turquie, le Canada, l’Afrique du Sud, l’Inde, la Chine, l’Indonésie, l’Argentine, le Japon, les États-Unis, l’Arabie Saoudite, la Russie, la Corée du Sud, le Mexique, l’Australie, le Brésil et l’Union européenne.

Chaque année, un pays membre préside le G20 : c’est alors lui qui doit organiser et prendre les mesures nécessaires pour préparer les négociations du ou des sommet(s) à venir dans l’année. Le membre président peut également instaurer des réunions thématiques ; la France a ainsi par exemple organisé il y a 5 ans un G20 spécialisé dans l’emploi puis un autre consacré à l’agriculture.

Quelques exemples d’actions du G20

Les concertations des différents pays membres via les sommets ont permis de déployer plusieurs moyens importants en termes économique et diplomatique, en voici quelques exemples :
  • Plans de relance budgétaire
  • Injections de liquidités par les banques centrales
  • Aide des organisations internationales aux pays émergents
  • Plan de régulation financière
  • Réforme de la gouvernance du FMI et de la Banque Mondiale

Pour aller plus loin

De nombreuses ressources existent pour en savoir plus sur le fonctionnement, les actions menées et les résultats obtenus par le G20. Je vous invite ainsi à consulter plusieurs de ces ressources, notamment via les liens suivants :

P.Peret

vendredi 20 mai 2016

Les cycles économiques

En économie, on entend souvent parler de cycles, mais de quoi s'agit-il exactement? C'est ce que je vous propose de découvrir aujourd'hui.


Quatre grandes périodes

L'économie connaît parfois de grandes fluctuations. Afin de mieux comprendre les raisons et solutions aux problèmes résultants de celles-ci, on a distingué quatre grandes périodes économiques :
  • L'expansion : on a là un phénomène marqué par une forte demande de matières premières, un quasi plein-emploi et de très nombreux investissement. Il est également caractérisé par un niveau élevé d'inflation. L'expansion finit toutefois par connaître une fin, puis un déclin, ce que nous allons voir maintenant.
  • La récession : faisant suite à l'expansion, la récession correspond à une stagnation des activités économiques. On l'appelle d'ailleurs également crise économique. La récession effraie, et les investisseurs sont donc beaucoup moins enclins à injecter du capital ce qui mène à une diminution du nombre d'emplois et de la demande en général (biens ou services)
  • La dépression : Il s'agit du niveau le plus bas dans l'économie (ex : années 1930). Quelques indicateurs sont une diminution du PIB soit de plus de 10% soit qui dure plus de trois ans.
  • Le journal L'Expansion propose d'ailleurs un article intéressant pour mieux comprendre la différence entre récession et dépression économique : récession ou dépression ?
  • La récupération : Suite de la période de dépression, la récupération va comme son nom l'indique une amélioration de la situation économique. Cette amélioration se retrouvera notamment dans le taux d'emploi, les salaires et la tendance à investir.

Analyses des économistes et durées des cycles

C'est d'abord C.Juglar qui a, en 1862, mis en lumière la présence de différents cycles économiques de moyenne période (9-10 ans). Il faudra toutefois attendre 1923 avec J.Kitchin pour l'identification de cycles mineurs (40 mois environ).
Les cycles longs (50-60 ans) seront quant à eux abordés par N.Kondratieff. Enfin, J.Schumpeter a complété la théorie de Kondratieff en y incorporant les éléments démontrés par les économistes précédement cités.

La période post-seconde guerre mondiale minore l'importance de l'analyse des cycles au profit des thèses de Keynes.
Cependant, l'étude de ces cycles reprend de son importance à partir des années 70 avec la théorie des cycles réels proposée par les nouveaux économistes classiques comme Robert Lucas Jr, Edward C.Prescott, , Finn E. Kydland, Thomas Sargent, Robert Barro ou encore Neil Wallance.
 Notons d'ailleurs que les 4 premiers économistes cités ont chacun remporté un prix Nobel d'économie (cf article connexe)

D'après les nombreuses théories économiques, on aurait ainsi des cycles à durées très variables pouvant aller d'une dizaine à une soixantaine d'années !



Comment expliquer tant de variations ?

Une saga de facteurs interviennent au sein de l'économie et donc de ses fluctuations. Citons par exemple les aléas météorologiques ou géographiques (catastrophes naturelles, extrême sécheresse) ayant un impact direct notamment sur l'agriculture ou le tourisme. Les évènements géo-politiques (guerres, armistices, accords commerciaux internationaux) et les décisions gouvernementales (législation sur les banques ou la finance par ex) sont bien évidemment une autre source majeure de bouleversements économiques. Enfin, la Bourse joue aussi un rôle crucial comme cela s'est constaté lors de la crise de 1929.


Une petite vidéo pour ponctuer cet article  :


Philippe Peret

mardi 5 avril 2016

Qu'est ce que le mercantilisme ?

Dans cet article, je vous invite à comprendre ce que désigne le mercantilisme, comment il s'est développé et manifesté dans les économies.

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Contexte et montée du mercantilisme


Le mercantilisme est apparu vers le XVIe siècle, principalement dans un contexte où les États étaient trop faibles pour guider leurs économies et quand chaque ville percevait ses propres droits de douane sur les marchandises transitant par ses frontières. Il s'agissait alors d'une théorie du commerce en réaction à ces faiblesses et qui fut adoptée par les grandes puissances européennes.
Ce mode de pensée économique préconisait qu'une nation devrait exporter plus que ses importations et accumuler des lingots (en particulier l'or) pour compenser la différence. L'exportation de produits finis était ainsi favorisée par rapport aux industries d'extraction telles que l'agriculture.


L'époque moderne a rimé avec la montée de puissants États-nations (Hollande, France, Espagne et Angleterre) et a été marquée par une succession de guerres. L'argent (lingots) était nécessaire pour soutenir les armées en constante expansion et de la marine.  Ces besoins financiers issus de besoins militaires ont eux aussi favorisé le développement du mercantilisme.
Ce dernier supposait également que la richesse était finie et que tout accroissement d'une nation devait obligatoirement provoquer le détriment d'une autre ; une croyance favorisant aussi le développement de colonies.
Pour en savoir plus sur le contexte de l'époque, Philippe Peret vous propose de visiter la page suivante : http://materiel-pedagogique.com/_conomie/211574-Contexte_de_l_essence_et_le_mercantilisme.html

Applications, influences et conséquences sur l'économie

En Angleterre, l'application de la théorie mercantiliste a conduit au développement d'une main-d'œuvre locale qualifiée et à la création d'une importante marine marchande. Cependant, le mercantilisme a également entraîné inflation et de aliénation dans les colonies.
On a assisté en Espagne à un phénomène dit bullioniste (bullion signifiant lingot en anglais) consistant à accumuler les métaux précieux provenant des colonies et en empêcher l'exportation. 

En France aussi on tend à cette accumulation mais via cette fois-ci par un colbertisme marqué par une forte intervention de l’État et un protectionnisme sélectif.

Dernier exemple avec la Hollande, grande puissance économique en Europe où le pouvoir est détenu par les marchands. Ce pays illustre alors parfaitement comment commerce international rime avec richesse de la nation.

De façon globale, l'application du mercantilisme se traduit par plusieurs grands phénomènes et tendances économiques : 
-L’État représente l'intérêt général, par opposition au marché qui représente lui l'intérêt individuel. Le monopole de l’État pour lutter contre les archaïsmes ou les privilèges est donc largement favorisé. Pour ce faire, on vise à lui fournir les moyens financiers nécessaire pour mener à bien sa politique de façon parfaitement autonome, comme le ferait une entreprise dans la même situation.

-La circulation, à l'intérieur du pays, de l'or et de l'argent tous deux synonymes de puissance de l’État.

- Le développement d'une puissance politique et militaire à l'échelle internationale via, comme abordé plus haut, l'accumulation des métaux précieux pour pouvoir acheter armes et armées.

-Les prémices de la comptabilité nationale : les mercantilistes sont en effet grands amateurs de chiffres et de calculs, ce qui leur permet d'évaluer et apprécier les conséquences de telle ou telle politique économique sous forme de résultats concrets.

Grands théoriciens et ouvrages de référence 

Les théoriciens les plus connus du mouvement mercantiliste sont Jean-Baptiste Colbert et Jean Bodin pour la France, et William Petty ainsi que John Law pour l'Angleterre.

Jean-Baptiste Colbert


Par ailleurs, l'importance et les nombreuses influences du mercantilisme ne laisse pas les théoriciens économiques indifférents : les libéraux comme Hume, Quesnay ou Smith ( dans la richesse des nations) critiquent ainsi ce système (à cause notamment de la prédominance de l'État-nation). D'autres comme Keynes y reconnaissent certains avantages : favoriser le développement économique et la formation d'un capital national.


Philippe Peret

mercredi 16 mars 2016

Qu’est ce que le coût d’opportunité ?

La notion de coût d’opportunité intervient dans une situation où l’on doit faire un choix, décider d’une action au détriment d’une autre. Le terme coût se justifie par le fait suivant : faire un choix implique toujours un manque à gagner (même potentiel) par rapport à un autre de ces choix. On entend donc ce terme au sens large car il peut se quantifier en unités monétaires, mais pas seulement. Les choix peuvent être quant à eux de l’ordre de différents domaines : effectuer ou non une tâche, investir pour tel ou tel financement etc.

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Raisonnement rationnel

L’individu va être amené à devoir faire des choix rationnels pour minimiser le coût d’opportunité engendré par l’un ou l’autre de ses choix, c’est-à-dire sacrifier le moins possible de ressources lors de sa prise de décision. Toutefois, un tel mode de pensée suppose que les différents choix qui s’offrent à lui puisent se mesurer de la même façon, ce qui n’est pas toujours évident.

Applications à l’économie

La notion de coût d’opportunité s’applique très bien dans le monde de la finance pour comparer plusieurs choix d’investissement : dans quel cas la perte générée par tel ou tel choix sera-t-elle moindre ? C’est également sur cette notion que l’économiste David Ricardo se base pour expliquer sa théorie de l’avantage comparatif. Le coût d'opportunité unitaire d'un produit X correspond au volume de produit Y auquel il faut renoncer, ou qu’il faut utiliser pour obtenir l'unité supplémentaire du produit X.

Ainsi, un pays en mesure de fabriquer le produit X au coût d'opportunité le plus bas devrait concentrer sa production sur X et l’exporter en échange du produit Y qui lui coûterait plus cher en comparaison.

Pour un exemple, vous pourrez consulter l’illustration de David Ricardo reprise et expliquée sur le site captaineeconomics en suivant le lien ci-dessous :
L’avantage comparatif selon David Ricardo des temps modernes.

Source  

Philippe Peret

lundi 22 février 2016

Qu'est ce que l'économie de partage (1/2) ?

Définition générale

L'économie de partage est un écosystème socio-économique construit autour du partage des ressources humaines et matérielles. Il comprend le partage de la création, de la production, de la distribution, du commerce et la consommation de biens et services par différentes personnes et organisations.

L'économie de partage en est actuellement à ses balbutiements et est connue notamment comme une série de services dont les start-ups qui facilitent les échanges grâce à la technologie. Celle-ci présente en vérité un réel potentiel voire une nouvelle variante du système socio-économique qui intègre le partage et la collaboration dans tous les aspects de la vie sociale et économique.
L'économie de partage englobe une saga d’aspects : échange, achat collectif, consommation collaborative, propriété partagée, valeur partagée, coopératives, co-création, recyclage, redistribution, négociation, location, emprunts, économie collaborative, économie circulaire, micro financement, micro-entreprenariat, médias sociaux, maillage, entreprise sociale, futurologie, crowdfunding, crowdsourcing, open source, open data.



Philippe Peret vous propose de découvrir en 10 points les éléments-clés de cette économie de partage. Pour des raisons de clarté, une partie de ceux-ci sera exposée dans cette article tandis que l’autre partie fera l’objet d’un prochain article.

Les grandes composantes de l’économie collaborative sont les suivantes :

Les personnes

Les gens sont au cœur d'une économie de partage; car ils sont citoyens et participants de leurs communautés actives et au sein de la société en général. Plus globalement, ces participants sont les individus, les communautés, les entreprises, les organisations et les associations, tous profondément ancrés dans un système de partage fonctionnel auquel ils contribuent et dont ils bénéficient. Ils sont également à la fois des fournisseurs de biens et de services, des créateurs, collaborateurs, producteurs et distributeurs. En effet, dans une économie de partage, les gens créent, collaborent, produisent et distribuent peer-to-peer, de personne à personne (P2P). Ce type de commerce est d’ailleurs favorisé par le micro-entreprenariat. Au sein des entreprises, les co-propriétaires, employés et clients sont intégrés dans l'entreprise à tous les niveaux de la chaîne d'approvisionnement, d’organisation et de développement.

La production

Les participants à une économie de partage produisent ou co-produisent des biens et services en commun, collectivement ou en coopération. La production est ouverte et accessible à ceux qui souhaitent produire. Technologies et réseaux Internet permettent le développement de produits et services d'une manière collective, au-delà des frontières géographiques. On remarque une responsabilité sociale importante et une co-production des services par un large éventail d'acteurs comme les familles et les amis, les communautés locales, les associations caritatives, les entreprises sociales, commerciales et gouvernementales.


Valeur & systèmes d'échange

On a là une économie hybride qui encourage une utilisation plus efficace des ressources et où existe une saga de formes d'échange, d’incitations et de création de valeur. Cette dernière est considérée non pas uniquement comme valeur financière, mais également comme valeur économique. Ce système hybride permet de motiver les gens à s'engager dans des activités productives. Dans une économie de partage, les déchets ont une valeur négative car sont considérés comme « mauvaises ressources ». Une économie de partage permet de réaffecter ces ressources là où elles devraient être.

Distribution

Les ressources sont réparties et redistribuées via un système à la fois efficace et équitable à l'échelle locale, régionale, nationale et mondiale. Les modèles de propriété partagée telles que les coopératives, l’achat collectif et la consommation collaborative sont caractéristiques d'une économie de partage, tout comme la promotion d'une répartition équitable des actifs qui profite à la société dans son ensemble. Les systèmes de démocratie participative permettent des structures et des lois contribuant à une répartition équitable et efficace des ressources à tous les niveaux de la société.
Les ressources inactives sont réattribuées ou échangées avec ceux qui les veulent ou en ont besoin pour créer un système circulaire efficace, équitable et fermé. Le recyclage et le partage du cycle de vie du produit sont des caractéristiques communes à une économie de partage. L'accès est favorisé sur la propriété et est considéré comme une propriété distribuée ou partagée.



Nous verrons au cours d’un prochain article les autres composantes de l’économie de partage à savoir la planète (aspect écologie de ce système), la puissance économique, le droit commun, la communication, la culture, les communications et l’avenir.


A très bientôt,

Philippe Peret

Source de l'article (anglais)

mercredi 17 février 2016

Economie du bien-être et optimum de Pareto


Pour reprendre un concept de microéconomie (cf article précédent), Philippe Peret aborde aujourd’hui l’économie du bien-être. Après une brève introduction, nous verrons comment s’évalue cette économie.

En quoi consiste l’économie du bien-être ? Pourquoi une telle appellation ?

Qualifiée aussi d’économie du droit social, ou, en anglais « Welfare Economics », il s’agit d’une branche de l’économie qui s’intéressent aux situations de bien-être social et comment atteindre l’optimum de Pareto. Si cette dernière notion ne vous dit rien, pas d’inquiétude, nous allons l’aborder un peu plus tard. Cette branche analyse la manière dont le bien-être collectif pourrait atteindre son maximum grâce à une allocation optimale des ressources ; une problématique redoublant d’importance dans une situation de dysfonctionnement du système économique.

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La question est de savoir comment allouer correctement les ressources pour atteindre le bien-être social optimum
 

Hypothèses, théories et analystes

De nombreux spécialistes se sont penchés sur la question du bien-être social en économie ce qui a donné naissance à plusieurs hypothèses. Les travaux de Jeremy Bentham, John Stuart Mill ou William Stanley Jevons sont ainsi parvenus aux conclusions suivantes :
  • La façon dont se répartissent revenus et ressources permettent de caractériser une situation économique
  • Le bien-être social se calcule en additionnant le total des bien-être particuliers
  • Principe de rationalité : ce sont les individus qui sont les plus à même de juger de leur propre bien-être
  • Principe de l’utilité cardinale : on peut directement mesurer l’utilisé grâce à des termes monétaires
  • C’est selon ces critères d’utilité que les individus vont tout mettre en œuvre pour améliorer leur bien-être.

Optimum de Pareto et critères de réalisation

Dans la théorie de l’économie du bien-être, l’optimum de Pareto représente une situation économique dans laquelle il n’est pas possible d’améliorer la situation d’un individu sans dégrader au moins celle d’un autre. Cette représentation trouve son intérêt pour décrire un idéal en termes économique et social qui recommande l’intervention de politiques publiques pour redistribuer les richesses. Elle sous-entend ainsi l’acceptation d’une concurrence pure et parfaite (équilibre de marchés) en tant que situation statique.


Philippe Peret

jeudi 11 février 2016

Microéconomie et macroéconomie, quelle différence ?



Micro et macro économiePhilippe Peret



Macro et micro économie sont deux termes que l'on emploie parfois, mais il faut savoir qu'ils ne désignent pas la même chose. Si ces deux termes sont, comme leur nom l'indique, relatifs aux problématiques économiques, l'approche qui en est faite et le domaine d'étude ne sont quant à eux pas les mêmes. Pour faire simple, la microéconomie s'intéresse aux individus et aux décisions des entreprises tandis que la macroéconomie se penche sur les décisions à l'échelle nationale et les actions du Gouvernement.

La microéconomie

C'est l'étude des décisions prises par les entreprises et les ménages en termes d'allocation des ressources et des prix des biens et services. Il faut donc prendre en compte les taxes et les lois imposées par le Gouvernement car ils exercent une influence non négligeable dans la prise de décision. La microéconomie se concentre donc entre autres sur l'offre et la demande, sur les prix et la capacité de production d'un pays et comment la maximiser.

La macroéconomie

La macroéconomie traite quant à elle du comportement de l'économie et des industries dans leur ensemble et non pas seulement sur des entreprises spécifiques. Les grands phénomènes de l'économie sont donc analysés comme la variation du PIB, le chômage ou le niveau des prix. Ce mode d'analyse se pencherait par exemple sur la façon dont une augmentation/diminution des exportations nettes affecterait le compte de capital d'une nation ou comment le taux de chômage impacterait le PIB. On attribue souvent à John Maynard Keynes les fondements de la théorie macroéconomiste.

Interdépendance et complémentarité

Si ces deux modes d'études n'abordent pas les problématiques de la même manière, ils sont en revanche interdépendants et complémentaires car de nombreuses questions se chevauchent entre les deux domaines.

Une augmentation de l'inflation entrainerait par exemple l'augmentation des prix des matières premières. Par conséquent, le coût de production serait lui aussi revu à la hausse, et pour dégager les mêmes bénéfices, les entreprises utilisatrices des matières premières seraient amenées à augmenter leurs prix auprès des consommateurs.

La différence majeure entre micro et macroéconomie réside dans le fait que la microéconomie cherche à comprendre les choix humains et l'allocation des ressources tandis que la macroéconomie tente de connaître par exemple quel devrait être le taux d'inflation ou de savoir ce qui stimule la croissance économique.

Quoiqu'il en soit, la micro comme la macroéconomie constituent tous deux des outils fondamentaux pour tout professionnel des finances et devraient êtreé étudiées ensemble afin de bien comprendre comment les entreprises fonctionnent et génèrent des revenus et donc, par extension, comment une économie entière est gérée de façon durable.

A bientôt pour de nouveaux articles!

Philippe Peret

Source de l'article (en anglais) 

lundi 1 février 2016

Le prix nobel d’économie


Lors de précédents articles sur ce présent blog Philippe Peret, j’évoquais le Prix Nobel d’économie en citant notamment Robert J Shiller ou lors de la présentation de la théorie des jeux.
Ce qui m’a donné l’idée de consacrer un bref article à cette thématique. Peut-être avez-vous déjà entendu parler de cette distinction ? Voyons ensemble ce qu’elle représente ainsi que quelques exemples de récompenses.

Qu’est ce que le prix Nobel d’économie

Cette récompense désigne plus exactement un prix décerné par la Banque de Suède en sciences économiques. Depuis 1969, et en hommage à Alfred Nobel, chaque année est ou sont récompensé(s) un ou plusieurs économiste(s) pour leurs travaux et contribution dans leur domaine de compétence. Le Prix Nobel d’Economie a été mis en place à l’initiative de Per Asbrink, le gouverneur de la Banque Centrale de Suède.

Déroulement de l’attribution du prix

L’attribution du Prix Nobel se tient chaque 10 Décembre dans la Salle du Palais des concerts à Stockholm. Chacun des lauréat voit ses travaux (ainsi que les avancées qu’ils ont permis) présentés avant de se voir remettre une médaille ainsi qu’un chèque de plus d’un million d’euros.

Quelques exemples de distinctions

Le dernier Prix Nobel d’Economie en date (Décembre 2015) a été attribué au spécialiste en microéconomie Angus Deaton pour ses travaux d’analyse dans le domaine de la consommation et la pauvreté par rapport au bien-être. Il y explique entre autres que la croissance du revenu n’impacte pas significativement sur l’amélioration de santé, à l’exception des individus se trouvant en situation d’extrême pauvreté. L’un des ouvrages de références de Deaton est « The Great Escape : Health, wealth and the origin of inequality » paru en 2013. Pour résumer, les trois principaux axes de son analyse sont :
  • La mesure du bien-être individuel
  • Combien est consommé et combien est épargné
  • La répartition par les consommateurs de leurs dépenses



L’année précédente, c’est Jean Tirole qui avait reçu le Prix (travaux sur la régulation des marchés et les pouvoirs de marché détenus par les entreprise) tandis que 2013 avait vu la victoire de 3 économistes. Pour retrouver la liste des lauréats depuis 1969, vous pourrez consulter la page suivante : site melchior, site des sciences économiques et sociales.

Récompenses similaires

Le Prix Nobel d’économie est à ne pas confondre avec le Prix Nobel qui récompense les individus « ayant apporté le plus grand bénéfice à l’humanité » et s’étend à beaucoup plus de domaines tels que la science, la littérature etc.
Outre l’économie, d’autre prix propres à certains domaines existent comme le Prix Nobel de physique, celui de chimie, de littérature, de médecine etc.


Philippe Peret

mercredi 27 janvier 2016

La main invisible

 

 

Définition de la main invisible

Il s'agit d'une expression due à l'économiste Adam Smith au XVIIIe siècle que moi Philippe Peret aimerais vous présenter. Cette expression est d'ailleurs employée dans trois des œuvres de Smith ("History of Astronomy", "Théorie des sentiments moraux" et "Richesse des nations") et désigne le fait que des actions menées dans un but individuel vont contribuer au bien-être commun. Adam Smith estime ainsi que l'intérêt personnel voire égoïste des individus pour améliorer leur situation économique génère au final des effets bénéfiques sur l'intérêt général. L’appellation "main invisible" définit alors le caractère autorégulateur et spontané de ce phénomène.

Enjeux et interprétations économiques

Dans une économie de marchés, la main invisible constitue un procédé et gagnant-gagnant naturellement mis en place via le commerce, le libre échange et la concurrence entre vendeurs dans cette situation. Prenons pour exemple concret : une entreprise souhaite pour augmenter ses ventes baisser les prix de ses produits/services. Les consommateurs vont donc bénéficier, pour le même produit/service, d'un prix réduit. Pourtant, l'entreprise n'a pas diminué les prix par altruisme mais par intérêt personnel, intérêt qui profite néanmoins à tous.

Critiques et limites de la théorie

Le caractère autorégulateur proné par Smith suppose une intervention réduite - voire quasi nulle - de l’État et l'ouverture des marchés vers le commerce extérieur. Il n'est donc pas surprenant d'apprendre que les théories protectionnistes et interventionnistes vont à l'encontre de l'idée de main invisible. Toutefois, Smith reconnaissait lui même qu'une intervention étatique s'avérait parfois nécessaire, ne serait-ce que pour protéger la propriété privée, et fournir des services publics indispensables. En effet, comment les agents pourraient-ils pleinement bénéficier des avantages de la main invisible (échanges) sans routes par exemple ?
Par ailleurs, Robert J Shiller (prix Nobel d'économie 2013) dénonce le laisser-faire d'une société où les individus sont manipulés et trompés, et cible donc, indirectement, la main invisible car il considère que les intérêts personnels des individus sont en effet corrompus.
Quoiqu'il en soit, la main invisible de Adam Smith, même si elle peut-être questionnée surtout en temps de crise, l'un des piliers majeurs dans les théories de l'économie


Philippe Peret

lundi 18 janvier 2016

La théorie des jeux


Qu'est ce que la théorie des jeux ?

On appelle théorie des jeux un outil permettant d'analyser des comportements humains. Plus précisément, on va étudier des situations où l'action optimale pour un agent (personne physique ou entreprise) sera fonction de ses anticipations sur les décisions d'autres agents. Si cette théorie trouve ses fondements en 1928 via une publication du mathématicien John von Neumann, ça n'est qu'à partir de 1944 qu'elle connaîtra un vif succès. Cet outil est maintenant pertinent pour étudier de nombreuses interactions économiques et sociales, via des jeux stratégiques (d'où son appelation). Philippe Peret vous propose d'en savoir plus : nous verrons d'abord les différents types de jeux concernés avant de voir leur mise en application aux sciences économiques.

On l'appelle aussi "théorie de la décision en interaction" 

Une théorie, plusieurs modes de jeux

La théorie reconnaît en vérité une saga de types de jeux, classifiée en 8 catégories:
  • Jeux coopératifs et non coopératifs : coalition ou opposition entre joueurs
  • Jeux répétés : le risque de perdre peut s'avérer intéressant afin de tester les autres joueurs pour ensuite définir sa propre stratégie
  • Jeux simultanés & jeux séquentiels : dans le premier cas, les participants choisissent leur stratégie au même moment (ex: shifumi) contrairement au jeux séquentiels où il s'agit de tour par tour
  • Jeux finis : lorsque les stratégies de chacun des joueurs est terminée
  • Jeux à somme nulle et non nulle : dans le premier cas, l'intérêt d'un joueur est strictement opposé à celui de l'autre joueur (la victoire de l'un entraine la défaite de l'autre). Dans le second cas de figure, les joueurs peuvent tous gagner ou tous perdre.
  • Jeux à information complète : lorsque chaque joueur est en parfaite connaissance de ses possibilités d'action, celles des autres joueurs, les gains inhérents à ces actions et les motivations des autres joueurs. Si l'une des conditions n'est pas remplie, on sera dans un jeu à information incomplète.
  • Jeux à mémoire parfaite/imparfaite : situations dans lesquelles chacun des joueurs peut à tout moment se remémorer tout ce qui a été joué précédemment / amnésie partielle des joueurs.
  • Jeux déterminés : appelés aussi "jeu de pure raison" et caractérisés par un aspect combinatoire où un calcul judicieux permet au joueur de s'assurer de gagner, ou à défaut, de ne pas perdre. La stratégie se traduit généralement par un algorithme.

Utilisation en économie

Des auteurs comme Thomas Schelling ont fait preuve de suffisament d'influence pour permettre aux concepts proposés par la théorie des jeux d'être employés à des fins d'analyse économique. Ce sont dans les années 80 que la théorie des jeux a battu son plein pour l'analyse de l'économie ; un succès qui se traduit par l'obtention du prix Nobel d'économie pour 11 théoriciens des jeux.
C'est en économie industrielleque la théorie des jeux est particulièrement pertinente pour modéliser la concurrence dans une situation d'oligopole.

  Philippe Peret

mardi 12 janvier 2016

La concurrence


Les marchés sont des entités très complexes caractérisées par de nombreuses interactions entre agents économiques. Ce sont donc ces interactions qui structurent le marché. La concurrence désigne quant à elle la présence simultanée de plusieurs acteurs agissant économiquement en rivalité. Il existe différents types de concurrence que Philippe Peret vous invite à découvrir via cet article

Comment est perçue la concurrence ?

Certains théoriciens considèrent comme bénéfique la présence de plusieurs concurrents comme dans la pensée libérale : la concurrence permet en effet aux clients potentiels un plus large choix de produits et de services et à des prix plus intéressants. Elle est également considérée comme source d'un juste prix qui caractérise la réelle valeur des marchandises. Enfin, elle incite à l'innovation en poussant chaque agent économique à faire mieux que ses rivaux.

La concurrence pose néanmoins quelques problèmes et présente certaines limites : certains la voient en effet comme dépendante d'un état de nature. Il faut désigner des organismes à compétence quasi-judiciaire pour appliquer des règles et politiques en matière concurrentielle et éviter les abus.

Le catholicisme libéral préconise largement quant à lui plutôt l'entraide, la coopération et l'association que la confrontation entre un agent et un autre. Si l'on va plus loin, la concurrence peut mener jusqu'à l'exclusion contrairement à l'entraide qui mène à l'inclusion.

La concurrence parfaite

Dans la théorie, plusieurs conditions permettent de mener à une concurrence dite pure et parfaite :
  • L'atomicité du marché : offreur comme demandeurs sont très nombreux sur le marché
  • La transparence du marché : chaque acteur dispose d'une parfaite information sur les produits, les prix, les conditions de vente et les quantités offertes et demandées
  • L'homogénéité du produit : les produits présentent les mêmes performances ou caractéristiques
  • La liberté d'entrée sur le marché : possibilité pour tout acteur économique d'entrer sur le marché ou de s'en retirer
Si l'une de ces quatre conditions n'est pas remplie, on est en situation de concurrence dite imparfaite.

La concurrence imparfaite

Principales structures de concurrence

Le tableau de Stackelberg résume les grands types de concurrence qu'il peut exister sur un marché de biens ou de services :





Moi, Philippe Peret, fais le choix de me pencher sur les deux plus grands types de structuration du marché :
  • L'oligopole se caractérise par la présence de quelques vendeurs pour de nombreux acheteurs. Dans ce cas de figure, la demande est plus forte que l'offre ; les offreurs sont donc surs de vendre leurs produits. On distingue usuellement deux types d'oligopoles : le duopole de Bertrand (les vendeurs se concurrencent sur les prix) et le duopole de Cournot (la compétitivité se joue sur les quantités). Certains secteurs sont naturellement oligopolistiques. Citons par exemple Pepsi et Coca-cola sur le marché des cola en termes d'envergure mondiale ou encore Intel & AMD pour les ordinateurs personnels.
  • Dans le cas d'un monopole, il n'existe qu'un seul vendeur pour de nombreux acheteurs ; le vendeur n'a donc aucun concurrent(ex : SNCF). Celui-ci se retrouve alors en position de price-maker, ce qui est souvent considéré comme nuisible pour le consommateur. Les pouvoirs publics sont alors en droit d'intervenir pour réguler ce type de concurrence et limiter les abus risqués par la position du vendeur unique.

Intensité concurrentielle : les 5 forces de Porter

Le professeur américain de stratégie Michael Porter appréhende le concept de concurrence en déterminant 5 forces qui en définissent la structure :
  • le pouvoir de négociation des clients
  • le pouvoir de négociation des fournisseurs
  • la menace des produits ou services de substitution
  • la menace d'entrants potentiels sur le marché
  • l'intensité de la rivalité entre les concurrents

Je vous propose de retrouver sur mon profil slideshare un powerpoint récapitulatif sur la concurrence en économie : slideshare Philippe Peret et la concurrence.

@bientôt pour de nouveaux articles sur des concepts de l'économie

P.Peret

lundi 4 janvier 2016

Le phénomène d'ubérisation

Philippe Peret vous propose de découvrir ce que désigne ce terme que l’on a beaucoup entendu ces derniers temps et qui a été source de nombreuses polémiques.


D’où provient ce terme et que désigne-t-il ?

C'est avec l'arrivée d'une saga d'agents économiques comme Blablacar, Airbnb ou Uber (dont le néologisme est inspiré) et l'avènement du "tout numérique" qu'est apparu le terme d'ubérisation. Ce phénomène désigne la mise en relation entre clients et entreprises via une plateforme numérique gérée par une startup. On assiste donc à un nouveau modèle économique marqué par l'intervention de ces nouveaux intermédiaires. Citons également la start-up Testamento permettant à tout internaute de rédiger son testament directement sur la plate-forme en ligne, par opposition aux traditionnels notaires.

Le pour et le contre de l'ubérisation

L'ubérisation est globalement vue d'un mauvais oeil par les entreprises traditionnelles qui y voient une concurrence déloyale voire une forme de "salariat déguisé" (quid de la protection sociale des salariés?). Ce phénomène est par ailleurs accusé de générer de nombreuses destructions d'emplois (3,5 millions d'ici 2025 selon certaines estimations). En effet, de plus en plus de "robots" (plateformes en ligne) viendraient remplacer les emplois occupés par des humains dans une saga de secteurs aussi variés que le notariat, la banque, la gestion ou la comptabilité. Un autre inconvénient : les services étant vendus par des particuliers, ceux-ci ne se trouvent pas dans un schéma "traditionnel" de salariat, n'ont pas d'employeur au sens propre du terme comme décrit dans le Code du Travail. Le fournisseur de service n'est donc par conséquent pas soumis aux obligations telles que la sécurité sociale, les cotisations salariales ou la formation). En revanche, l'ubérisation constituera un progrès en faveur du consommateur qui se verra proposé des services quasi-instatanés, sur-mesure et à faible coût. Pour les employés, il permettra une certaine souplesse dans l'organisation du temps de travail, davantage d'autonomie et de possiblité de reconversion et des tâches variées et diversifiées.

Enjeux et défis

En venant bousculer le système traditionnel de l'économie, l'ubérisation constitue ainsi à la fois une menace et une opportunité. L'enjeu est donc de savoir comment tourner ce phénomène en avantage économique afin d'en tirer le meilleur. Le gouvernement devra donc mettre en place des dispositifs en adéquation avec ce changement pour permettre une transition économique sans heurts pour la croissance et l'emploi.

Pour en savoir plus, vous pourrez consulter ce petit documentaire sur Youtube :




 Philippe Peret